•     Camarade P.D.G.,


        Tu permets que je t’appelle camarade ? Je suis obligé de te tutoyer par la même occasion, c’est d’usage. Et puis c’est mieux que Ô grand Jean-Marie Messier commandeur des communicants et puis des autres aussi par la grâce de la sainte trinité ; Ramification, Absorption, et Profit. Tu n’es pas le seul mais disons qu’on te voit beaucoup.
        Et puis t’es pas comme ça, toi ? Toi tes intentions sont pures ; le bonheur pour tous dans le meilleur des mondes. Toi tu respectes les artistes, surtout les rebelles hein, pas ceux préfabriqués et formatés par l’industrie et pour l’industrie.
        Fantastique ! Mais il te reste tout à prouver : que tu défends la culture au pluriel et pas seulement parce que « le profit n’a pas d’odeur », que les petits labels et les petits disquaires pourront survivre à une telle hégémonie (le raz de marée Universal) , que tu ne sépares pas le monde entre bergers actionnaires et moutons payeurs, sachant que les bergers ont parfois des têtes de mouton et vice-versa.     Il te reste aussi à prouver que tu n’es pas le roi du dégraissage de personnel et qu’une de tes missions principales est de rééquilibrer les échanges culturels et commerciaux entre l’Europe et les Etats-Unis. Tu as dit sur France Inter début janvier qu’un disque sur quatre partait à l’exportation. Selon toi c’est le cas de Noir Désir, de Zebda soit disant. Merveilleux mais entièrement faux, camarade patriote, chiffres à l’appui. J’en passe et des meilleures sur l’utilisation que tu fais de notre nom, entre autres.
    Pour finir, saches que si tes pilules sont trop amères, tu trouveras d’autres que nous pour les faire passer.
        Nous n’avons pas demandé à faire partie de ce grand « Tout » que tu diriges, que tu manipules, que tu récupères : critiques, médias, missives comme la présente y compris. Allez, Salut à toi Camarade P.D.G de la Nouvelle Internationale d’Universal, nous ne sommes pas dupes de ton manège, et si nous sommes tous embarqués sur la même planète, on n’est décidément pas du même monde.

                    Noir Désir

      

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  • Tout est affaire de décor
    Changer de lit changer de corps
    A quoi bon puisque c'est encore
    Moi qui moi-même me trahis
    Moi qui me traîne et m'éparpille
    Et mon ombre se déshabille
    Dans les bras semblables des filles
    Où j'ai cru trouver un pays.

    Cœur léger cœur changeant cœur lourd
    Le temps de rêver est bien court
    Que faut-il faire de mes jours
    Que faut-il faire de mes nuits
    Je n'avais amour ni demeure
    Nulle part où je vive ou meure
    Je passais comme la rumeur
    Je m'endormais comme le bruit.

    Est-ce ainsi que les hommes vivent
    Et leurs baisers au loin les suivent.

    C'était un temps déraisonnable
    On avait mis les morts à table
    On faisait des châteaux de sable
    On prenait les loups pour des chiens
    Tout changeait de pôle et d'épaule
    La pièce était-elle ou non drôle
    Moi si j'y tenais mal mon rôle
    C'était de n'y comprendre rien

    Dans le quartier Hohenzollern
    Entre la Sarre et les casernes
    Comme les fleurs de la luzerne
    Fleurissaient les seins de Lola
    Elle avait un cœur d'hirondelle
    Sur le canapé du bordel
    Je venais m'allonger près d'elle
    Dans les hoquets du pianola.

    Est-ce ainsi que les hommes vivent
    Et leurs baisers au loin les suivent.

    Le ciel était gris de nuages
    Il y volait des oies sauvages
    Qui criaient la mort au passage
    Au-dessus des maisons des quais
    Je les voyais par la fenêtre
    Leur chant triste entrait dans mon être
    Et je croyais y reconnaître
    Du Rainer Maria Rilke.

    Elle était brune elle était blanche
    Ses cheveux tombaient sur ses hanches
    Et la semaine et le dimanche
    Elle ouvrait à tous ses bras nus
    Elle avait des yeux de faïence
    Elle travaillait avec vaillance
    Pour un artilleur de Mayence
    Qui n'en est jamais revenu.

    Est-ce ainsi que les hommes vivent
    Et leurs baisers au loin les suivent.

    Il est d'autres soldats en ville
    Et la nuit montent les civils
    Remets du rimmel à tes cils
    Lola qui t'en iras bientôt
    Encore un verre de liqueur
    Ce fut en avril à cinq heures
    Au petit jour que dans ton cœur
    Un dragon plongea son couteau

    Est-ce ainsi que les hommes vivent
    Et leurs baisers au loin les suivent.

                 Léo FERRE

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  • Cauet Clip - Jante Paul Tuning
    envoyé par Gohan59
        Parodie de Sean Paul.
    Je n'ai jamais compris le principe du... tuning... ça me dépasse, je crois.

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  • FRERE2
    envoyé par BeatnikDoll

        Ahhh ! Les Frères Misère ! Une grande partie de ma jeunesse ! C'était inespéré de trouver une vidéo, ou un clip, du moins c'est ce que je pensais...Fondé par Mano Solo et des membres du groupe punk "Les Chihuahuas" (Composé d'ex-parabellum) vers 1995, ce groupe ne sortira qu'un album et fera une tournée éphémère avant de s'éteindre, un an plus tard (c'est à peu près la longévité d'un groupe punk). Un single, cette chanson, mais tous les titres de l'album le valent. A posséder, je crois, absolument ("Et les pauvres, si vous ne pouvez l'acheter, volez-le !" - Mano Solo, à NPA).
        Au fait, le réalisateur de ce clip est Gaspard Noé (Seul Contre Tous, Irréversible...).

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  • "L'année passée, les grésils et les aquilons
    Lorgnaient la plume pour retoucher ce décor pâle;
    Signant la fin d'un hiver froid, les derniers râles
    Gravaient en ciel les tons de la nouvelle saison."
     
    Il y a un an, l'acre gout noirâtre
    Des solitudes, de corps et de coeur
    Crispaient mon ego, empli de rancoeur
    Trop courrouçé par ceux que j'idolâtre.
     
    "Ces douze mois passés
    Annoncent là l'outrance
    En méprisant la stance
    Des Févriers gelés."
     
    J'ai toujours été, je crois,
    Sur le chemin du retour;
    Mélopées de chaque jour,
    Pour regravir les parois.

    Merci Orphée, d'un mélomane
    Peu érudit, et non moins sot
    Qui tenta pour l'amour du mot
    Ces césures au goût profane.

    Car sans toi, sans Johann, sans Arthur,
    A vingt ans s'apprêtait à périr
    Ce besoin de voir mes doigts courir
    Au piano, mon éther le plus pur.

    "Rien ne flétrit, il pleut là sans arrêt
    Trop de bruines tièdes, pas de zéphyrs
    Glacés. Les vents semblent venir de Tyr,
    Les plus violents siérraient mieux aux adrets"

    -Stanley-

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